mercoledì 28 novembre 2018

Hurler à l’islamophobie et se taire sur Asia Bibi


Hurler à l’islamophobie et se taire sur Asia Bibi
Qui est Asia Bibi ? Inconnue en Algérie sous le règne fou du 5ème mandat, des frais pour pèlerinage chez les Saoudiens et face au ciel ou la pomme de terre.
Rappel donc : c’est une chrétienne du Pakistan, mère de famille, ouvrière agricole dans les champs. Son histoire est terrible. Accusée de blasphème, en 2009, sur la base des récits d’autres femmes qui se sont disputées avec elle pour un verre d’eau, elle est condamnée à mort par pendaison.
La loi au Pakistan est claire, mortelle, tueuse et nette. La femme est dénoncée par un mollah, un autre offre une somme d’argent pour qui va la tuer. Même par empoisonnement dans la prison où elle est enfermée depuis des années. Hystérie, folie, barbarie. D’ailleurs, des politiciens pakistanais qui l’ont défendue, seront assassinés. Simplement.


Pourquoi en parler chez nous ?
Pour deux ou trois raisons.

La première est que l’Algérie se «pakistanise» sous nos yeux.
Le régime avec femmes et enfants vit en mode off-shore depuis des décennies. Il se replie sur ses castes, intérêts, puits de pétrole et contrats stratégiques. Aux islamistes, médias, journaux, mosquées et prêcheurs, il laisse la rue, il délègue le soin de gérer l’espace public. Ce sont ces hirsutes qui aujourd’hui fixent la hauteur du talon des chaussures de la femme, peuvent afficher ce qu’ils veulent sur les murs, sans autorisations, manifester, diffamer et menacer sans souci.

La seconde raison est plus scandaleuse. Un journal en Occident l’a déjà évoqué : pourquoi dans le monde dit «musulman» il n’y a eu aucune manifestation pour soutenir cette femme comme on le fait quand un évangéliste brûle quelques pages du Coran ? Parce que Bibi est une femme, elle est chrétienne et donc pas humaine. La solidarité s’arrête à la confession.
Nous avons déjà cette loi en Algérie. Lisez, car un jour elle risque de devenir une constitution entière : «Est puni d’un emprisonnement de trois (3) ans à cinq (5) ans et d’une amende de cinquante mille (50.000) DA à cent mille (100.000) DA, ou l’une de ces deux peines seulement, quiconque offense le prophète et les envoyés de Dieu ou dénigre le dogme ou les préceptes de l’Islam, que ce soit par voie d’écrit, de dessin, de déclaration ou tout autre moyen». Loi humaine, pouvant couvrir l’erreur humaine, l’inquisition, l’injustice car le juge est un homme s’il parle au nom d’un Dieu.
Cet article a déjà servi à presque tout. Un jour on le paiera, un par un.

C’est une logique. On peut ne pas écrire, se taire et laisser cette femme mourir. Comme tant d‘autres. Cela fera plaisir à l’égo culturel. A la censure communautaire. On peut se taire sur tout, d’ailleurs. Au nom de l’obligation de ne pas altérer l’image que nous voulons donner de nous-mêmes et qui est fausse et délirante. La faute n’étant pas ce que nous avons fait de nous-mêmes et de notre monde, mais la faute est celle de ceux qui pensent mal de nous. Le miroir du monde devient coupable de notre nudité misérable. Alors on le casse ou on crie à l’islamophobie. Ou bien il faut écrire. Parler, dire et dénoncer nos propres misères et complicités.
Que l’extrême-droite «récupère ou pas». L’essentiel est de sauver une vie, de témoigner d’une solidarité, de faire du bruit pour que le meurtre et le meurtrier ne passent pas inaperçus. C’est la plus faible des fois. Asia Bibi est un être vivant qui risque de mourir.
Le reste c’est le blabla misérable d’idiots (ou pas) inutiles et de monstres qui se multiplient."
Quotidien d'Oran Kamel Daoud 24.11.2018


LA bufala
l'Europa ha un'unica speranza di sopravvivere: che gli islamici moderati abbiano il sopravvento sugli estremisti: sarà possibile?

Nessun commento:

Posta un commento